DESSINAGE ET PAPOTAGE

DESSINAGE ET PAPOTAGE

LA VIE SECRETE DE LA VIEILLE ENDORMIE

 

 

 

 

 

Cette pauvre vieille qui dort ......

Au fait , pourquoi "pauvre" ?

Et si elle avait une belle vie?

Et si vous inventiez l'histoire de sa vie?

Je vous confie cette mission!

J'attends vos suggestions!

J'illustrerai si c'est possible

avec des peintures que j'ai déjà réalisées ou des sculptures de Jocelyne.

Alors à vos marques, prêts , partez!

 

 

 

 

 

Il était une fois , une très vieille dame qui s'appelait......(à vous de proposer!)

Un jour , elle se retrouva au château Mollack où elle s'endormit , épuisée.

 

Comment est-elle arrivée là?  (à vous de le dire!)

 

Dadou écrit:

Je suis épuisée, oui, mais la vie que j'ai menée a été remplie de tels épisodes plus ou moins joyeux ou tragiques qui me reviennent en rêvant, et si je commençais par le commencement, je suis née en 1935, et mes parents m'ont donné le doux prénom d'Amandine, pleins d'espoir de vie merveilleuse pour leur fille, j'ai vu le jour dans un vaste manoir en Touraine .....

 

 

le manoir en Touraine

(peinture à l'huile et feutres Posca)

 

Robert continue:

Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Je les ai connus tes parents , et les deux pièces de ton manoir en Touraine , entre Arras et Noeux les Mines ... Quant à la vie que tu as menée , comme tu dis... C'est plutôt la vie qui t'a menée , entre Tananarive et Toronto , en passant par le harem du grand Mogol et celui de Ahmed ben Arab ben Zizi. En tout bien tout honneur, on veut le croire , mais enfin la Danse des Sept voiles et la Lokomotive Arménienne n'avait pas de secret pour toi . Certes, tu ne pratiquais pas . Tu ne faisais qu'enseigner ces figures classiques de l'érotisme oriental aux bataillons des dames qui t'étaient confiés afin d'arrondir tes fins de mois

 

 

     Peinture sur toile et rhodoïd

    personnages installés en mobile

.

Tu me pardonneras de remettre la pendule à l'heure quand je te dirai que je suis plutôt admiratif de ton parcours .
Car enfin la pauv' vieille qui git sur son grabat ne fut pas toujours pauvre et vieille .

 

Tout commence à l'école primaire , sous la bienveillante férule de Soeur Chantal des Anges, intitutrice et néanmoins dominicaine , détachée de son couvent des Bons Pêcheurs à Wimereux pour enseigner dans les bas quartiers de Nœux les Mines .
La fillette est recroquevillées sur elle même, le teint have, le cheveu filasse, mais un regard ...

- comment t'appelles-tu ?

.......

- Tu as bien un prénom ...

....

-Tu ne veux pas répondre ?

- Amandine ...

-Mais ce n'est pas ce qui est indiqué sur ta fiche ... Je lis Charlotte Grogneux

...

-D'abord Charlotte c'est ma tante que je déteste . Et Grogneux c'est nul . Je veux m'appeler Amandine de Grand Air , comme dans les petites filles modèles .

 

On n'étonne pas facilement Sœur Chantal des Anges . Mais là ...

 

- Où tu as été chercher ça ?

- Je l'ai lu dans un livre rose.

- Tu sais lire ?

- Bien sûr ...

Il y a là un mystère ... La gamine a six ans

... Son milieu social ? n'en parlons pas .

- Mais qui t'a appris ?

 

Rideau . Sœur Chantal des Anges n'en saura pas plus ce matin là

....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Robert continue:

Il fallut un certain temps à sœur Chantal des Anges pour percer le mystère . "C'est Vassili ", confia t elle un jour .

 

Dans le coron , était venu s'installer quelques années au paravant, un Russe qui fuyait le Paradis des prolétaires . On disait le Roussky . Les Grogneux lui sous louaient une partie de leur bicoque . Il rendait des services . Il s'était attaché à la gamine solitaire qui trouvait dans la pîèce encombrée une nourriture qu'elle n'avait pas chez elle . " Tous les livres étaient roses " . avaient-elle expliqué . Et c'est au contact de Sophie, de Gribouille et de Cadichon qu'elle avait percé un double mystère ; celui de la lecture et celui du vieil aristocrate, Vassili Dourkine , un lointain descendant du fameux général Dourakine .
" Quand je serai grande , j'irai à Pétrograde , je tuerai

Staline et j'aurai un palais ..."

Si elle avait su ...

Elle avait treize ans quand la guerre éclata . Sœur Chantal des Anges qui avait réintégré son couvent de Wimereux avait obtenu de ses parents qu'elle la suivît afin de parfaire une éducation qui , de jour en jour , transformait l'adolescente . C'est là qu'elle appris que Noeux les Mines avait été bombardée . Ses parents étaient morts dans les décombres de la pauvre maison . Et sans doute Vassili Dourkine . Elle pleura un peu . Mais les Allemands encerclaient Dunkerque . Il fallait partir . On entassa quelques effets dans une antique de Dion Bouton . Sœur Chantal des Anfes décida qu'elle savait conduire et les voilà sur la route . Une route qui n'en finissait pas .

 

Finirait-elle un jour se demandait celle qui déjà n'était plus une fillette mais était loin d'imaginer le prodigieux

destin qui allait-être le sien ...

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

Inlassablement , le même rêve revenait toujours et toujours.

Etait-ce un rêve ou la réalité , elle ne savait plus!

Sa mémoire lui faisait défaut parfois.

Elle se souvient encore d'avoir fui dans cette De Dion bouton

 

une confortable petite voiture!

 

 C'était soeur Chantal des anges qui conduisait. Soeur Chantal des Anges, une brave soeur ma foi!

Gentille , généreuse, avenante, débrouillarde . Elle avait toutes les qualités et en plus , elle était .....

BELLE

Magnifiquement belle!

Avec sa" bellité", comment avait-elle pu entrer dans les ordres?

Les ordres?

Quels ordres ? 

Il y avait parait-il à cette époque-là , des ordres ....bien désordonnés!!!!!!!

Enfin ça , c'est son affaire!

 

La route fut longue , très longue.

Des jours et des nuits.

Elles traversèrent maintes contrées: des plaines, des montagnes,des forêts luxuriantes,des prairies ,le jardin de Versailles, des marécages , un désert, le maquis, la toundra , le jardin de Versailles encore,  la plage d'Audresselles, la mer d'Argan , les plaines du Benelux, la mer Loque , les montagnes russes, le pays du matin calme,et celui du soir agité,  la mer Tume....

Leur problème était de se nourrir. Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau ...

Ah non ! ce n'est pas dans le texte! n'est-ce pas Monsieur De La Fontaine?

Elles se nourrissaient donc de ce que leur offraient les gens rencontrés sur la route. 

En vérité , presque rien , une dent creuse.....

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est enfin au terme d'un très long périple , qu'elles arrivèrent à destination.

En fait , Amandine avait eu vent qu'une de ses vieilles tantes du clan Grogneux, était allée se faire une nouvelle vie en Crète.

Elle comptait, paraît-il rencontrer le roi Minos sur lequel elle avait des vues!!! Vous connaissez? Le roi Minos de Knossos?

En attendant le bon moment , elle s'était installée à La Chanée, une petite bourgade crétoise.

Elle avait monté une start-up où elle fabriquait des couteaux.

Amandine se réjouissait de connaître enfin sa tante Grogneux.

Lorsqu'elles arrivèrent à destination, Amandine fut consternée. Voilà ce qu'il restait de la maison de sa tante.

 

 

Une vieille bâtisse délabrée et inhabitée. Où était donc passée sa tante?

Elle pénétra dans cette pauvre bicoque.

Elle poussa la porte d'entrée qui grinça.

Les machines pour fabriquer les couteaux étaient rouillées , pleines de toiles d'araignées.

Un courant d'air , bienvenu car il faisait très chaud , agita une toile provoquant un léger bruit qui la fit sursauter.

Un lézard dérangé , s'enfuit à toutes pattes.

Un scolopendre prit la poudre d'escampette.

Elle grimpa l'escalier, redoutant à tout moment qu'il ne s'affaisse sous son poids.

Elle poussa les portes ,l'une après l'autre

le plancher craqua.

Elle ne découvrit que de pauvres chambres.

Elle redescendit et visita l'arrière boutique.

Il y avait là des couteaux de toutes sortes et de toutes tailles,

certains avaient un manche en bois , d'autres un manche en corne;

Les lames étaient gravées de lettres grecques.

Bien sûr , Amandine ne savait pas lire le grec!

 

Tout à coup , un vieil homme chaussé de grandes bottes, un komboloï à la main,  fit irruption dans la pièce et lui fit signe de la suivre.D'où sortait-il ce vieux bonhomme?

Etait-ce bien prudent de le suivre? pensa-t'elle.

Elle le suivit quand même.

Il l'emmena jusqu'à une habitation complètement intégrée à la forteresse voisine.

 

 

 

Drôle d'endroit se dit-elle.

C'est encore habité car il y a du linge qui sèche!

Mais qu'est-ce que je suis venue faire ici?

Où est passée soeur Chantal des Anges?

Juste au moment où elle se faisait cette réflexion,

la soeur déboula de derrière un bananier.

Elle tenait un papier plié et chiffonné qu'elle lui tendit.

Tiens, c'est pour toi!

Intriguée, Amandine déplia le papier

et voici ce qu'elle vit:

 

 

 

 

 

 

  

Jocelyne:

Amandine était là, bouche bée telle une carpe qu'on vient de sortir de l'eau.

Elle tourna la papier dans tous les sens mais n'y comprit rien du tout. Elle connaissait quelques mots de grec car dans le coron vivait un vieux grec originaire du quartier de la Plaka à Athènes. Il lui avait fait goûter l'ouzo (dont elle raffolait !) et ils criaient ensemble yassou, yamas pour trinquer. Et là, elle riait de bon coeur. (Nostalgie ) Mais elle ne voyait pas ces mots sur ce fichu papier. Et puis, ce n'était pas le moment de boire un coup.

Il n'y avait plus personne, elle était seule avec son morceau de papier qu'elle tortillait dans sa main.

Elle avait une folle envie de pleurer. Elle se sentait totalement abandonnée.

Qu'était elle donc venue faire ici ?????

La baraque sentait la crasse et la pauvreté. Le linge qui séchait était usé jusqu'à la corde.

Les rideaux qui pendaient aux fenêtres déglinguées étaient jaunis et déchirés.

Non non, elle ne voulait pas rester là. Il fallait qu'elle parte.

Elle se dirigea vers la sortie. . Partir, partir........Elle était obsédée par cette idée.

Elle détala comme un lapin. Elle se mit à courir courir ne voyant le sentier qu'à travers ses larmes et ses cheveux détachés qui lui balayaient le visage.

Quand tout à coup, elle se buta sur une charmante personne qui passait par là.

Pardon, pardon dit-elle.

- "Mais où cours tu comme ça Amandine ??"

Vous connaissez mon nom dit-elle dans un sanglot.

Oui, je sais tout de toi dit la Dame vêtue d'une jolie robe bleu océan mais je ne peux pas t'en dire

la raison. C'est un secret!

Je peux par contre te dire mon nom. Je m'appelle Jocelyne "la Divine" !

Peut être puis-je t'aider ?? Pourquoi pleures-tu ?

La gamine lui tendit le papier qui s'était bien chiffonné dans le creux de sa main.

Jocelyne la Divine lut le message . (Elle parlait grec couramment étant allée en Grèce à maintes reprises depuis 1981 ). 

- Et bien dis moi, qui t'a confié cette mission ? dit la Divine

C'est Soeur Chantal des Anges répondit la gamine qui avait cessé de pleurer.

Soeur Chantal des Anges ??

Il faut que tu te rendes au vieux port vénitien. Là tu vas voir la mosquée des Janissaires.

 

 

Pas de panique, ce n'est plus une mosquée !!. C'est une salle d'exposition.(peintures, sculptures...)

Tu vas y demander Zorba (le grec). C'est un vieux qui est né ici. Tu verras il est très gentil.

Les danses grecques n'ont pas de secret pour lui. Il va te les apprendre au son du bouzouki.

Quand tu sauras bien les danser, il te guidera vers la suite de ton aventure

Apprendre à danser ? se dit Amandine.

La Divine s'éloigna en agitant la main en direction d'Amandine. 

Amandine était de nouveau seule face à son destin.

Elle se remit à courir. Elle avait plus envie de se sauver que de danser.

Elle trébucha et s'étala de tout son long sur le chemin pierreux. Elle perdit connaissance.

La nuit commençait à tomber. Un chien aboya puis un autre quand tout à coup ...........

 

 

Robert continue:

On a peut être oublié que cette aventure avait pour cadre les événements tragiques de 1940. Et voilà que pour fuir  l' irrésistible avancée des nazis, l'héroïne de ce qu'il faut bien appeler un roman , la douce Amandine , cornaquée par la non moins douce mais pugnace Chantal mère des Anges, voilà donc nos deux comparses dans un pays lui même en guerre . Et on va commencer à se demander comment tout ça va finir , et même si ça va finir . 

Reprenons : Amandine vient de trébucher . Et quand elle reprend connaissance ... Devant elle , comme auréolé d'une lumière venue d'ailleurs, un garçon , beau comme un Dieu . Serail-ce un Dieu ? 

- Seriez vous un Dieu , murmure t elle tout en songeant " si un jour je perds mon pucelage ..." 

( Les points de suspension disent le reste ...) 

- Point répond le jeune athlmète . Je ne suis que berger . 

Dans sa dextre , il tient une pomme ...

Amandine qui a des lettres et connait par cœur les opérettes d'Offenbach ose : 

- Cette Collie , rapée, écrasée de chaleur , n'est ce pas le ...

- Oui c'est le mont Heda 

- Alors vous seriez ? 

-Oui . Oui et non . Si mon nom est Pâris, je ne suis que le 273ème descendant du Pâris de la Légende . Mais en général, avec la pomme à la main , ça marchue très bien . Dès que je vois une mignonne , je tente le coup . Et ça ne rate pas .

Et certes ça n'aurait pas raté car , sous sa jupette tendue, on pouvait voir que ce beau Pâris étatit , comment dire ? Dans une forme optimale pour servir son noir dessein . 

Mais déboulant à toute vitesse, les cotes relevées ,voilà Mère Chantal des Anges qui interrompt ce qui ressemble bien à une tentative de séduction 

-Tut Tut Tut , mon garçon . 

-Mais , ma mère , ose Amandine , rose d'émotion...

- Tu tut tut , ma fille . N'oublie pas que tu es mineure . Le moment n'est pas encore venu. 

D'ailleurs j'ai réservé deux places sur le bateau qui part pour Cythère dans vingt minutes . Console- toi, à Cythère , ce ne sont pas les occasions qui manquent ...

Faut-il ajouter que le beau jeune homme à tête d'ange était déjà parti, la queue entre les jambes, si l'on ose dire ..., maudissant à jamais les sœurs dominicaines ... 

 

"Oh là là! Je commence à en avoir assez que chacun décide pour moi! J'ai l'impression d'être une marionnette" se dit Amandine.

Sachez maintenant mesdames et messieurs que désormais JE FAIS CE QUE JE VEUX!"

Profitons que soeur Chantal des anges fait un petit somme! Je vais aller me promener toute seule!

J'ai bien dit TOUTE SEULE!

C'est ainsi qu'Amandine partit à la découverte de la ville. Elle parcourut le dédale des petites rues. 

Elle découvrit des endroits charmants.

 

 

Amandine fit une petite pause dans cette petite impasse qui semblait être le domaine des chats.

Elle contemplait les alentours;

Pas mal cette maison!

 

 

Alors qu'elle se faisait cette réflexion , un volet s'entrouvrit. Un homme d'âge à la barbe hirsute la fixait avec insistance.

Ah non! encore lui! qu'est-ce qu'il me veut? Je l'ai déjà dit , je veux être tranquille et décider moi-même de ma vie!

C'est lui qui l'avait emmenée à la forteresse vénitienne.

 

Je vais courir , il ne pourra pas me rattraper !

Et elle s'enfuit à toutes jambes espérant semer ce vieillard! Elle courut tant et tant qu'elle finit par arriver sur le port.

 

 

Elle était hors d'haleine, échevelée. Elle se reposa quelques instants sur un banc. 

Elle rêvassait en regardant l'eau dans laquelle se reflétaient les différentes bâtisses entourant le port quand tout à coup.....

 



21/07/2018
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